

462 grammes de marijuana : compte rendu Tinu Report, épisode 10

Ma marijuana pèse 462 grammes, soit neuf gros bocaux, deux petits et un pot à confiture. Place à la maturation ! Mais d'abord, établissons un petit bilan : combien vaut mon cannabis, selon vous ?
C'est avec une certaine incrédulité que je remplis mes bocaux les uns après les autres. Ouah, il y a tellement d'herbe !
Ça fait dix jours que j'ai mis les fleurs de chanvre à sécher dans l'obscurité et elles se sont largement ratatinées. Au troisième jour de séchage, j'avais l'impression que seule la moitié de ce que j'avais mis au départ était encore là. Il y avait environ 1500 grammes de cannabis fraîchement récolté, il en reste 462 grammes aujourd'hui. Au total, j'ai rempli de fleurs cinq plateaux de séchage d'une surface de 90 x 90 cm.

Le seul problème lors du séchage ? Le manque d'humidité dans la tente sombre. Par conséquent, pour éviter les miettes d'herbe, j'ai mis des torchons humides sur un plateau de séchage exposé dans la tente dès le troisième jour. Aujourd'hui, c'est enfin terminé : mon herbe sent merveilleusement bon, elle a perdu la nette odeur de chlorophylle qu'elle avait juste après la récolte.
Pour ceux qui veulent plus de détails, voici le rendement par plant :
**Plant 1
(Celui qui a les plus gros bourgeons) | 109 g |
---|---|
Plant 2
(Le plus gros avec de mini bourgeons) | 96 g |
Plant 3
(Celui devant à droite dans la tente) | 133 g |
Plant 4
(Celui qui est malheureusement parti trop vite) | 0 g |
Plant 5
(Celui qui est tombé malade à la fin) | 124 g |
Le point
Mon expérience de cultivateur de chanvre a duré 113 jours. Je n'y inclurai pas tout l'argent nécessaire pour l'électricité, l'eau, les semences, le sol et la culture, ni les heures de sueur et l'énergie. Cela ne me dérange pas, car j'ai adoré faire ce travail.
Des fleurs qui valent...
Mon herbe Mota CBD Rich Auto a une teneur en CBD d'environ 15 %. Sa teneur en THC est inférieure à 0,6 %. En comparant ces valeurs aux variétés disponibles dans notre boutique, j'ai trouvé les cinq bourgeons suivants qui ont également une teneur en CBD de 15 % :
Certaines des variétés sont également disponibles dans des sacs plus petits, bien que cela augmente le prix au gramme. En prenant le prix moyen quotidien de ces produits, leur valeur est aujourd'hui de 6,3 CHF par gramme. Même si mon chanvre de Zurich contient certainement plus d'amour et offre un parfum plus doux que, disons, l'herbe de Berna-Shop, je pense que ma récolte vaut : 6,3 × 462 = 2919,60 CHF.
Cool ! Je viens de faire pousser une ganja d'une valeur de près de trois mille balles !
Les dépenses du producteur
Ma première installation de culture de cannabis décrite dans le premier compte rendu m'a coûté 803 CHF. En outre, il y a les frais de 60 litres de terreau agrumes, soit 31,8 CHF, et ceux des semences, soit 25 CHF. Par ailleurs, comme décrit dans l'épisode 9, j'ai utilisé, pendant le processus de séchage, un second ventilateur diagonal et un second filtre à charbon actif d'une valeur respective de 45 CHF et 32 CHF. Au total, j'en ai eu pour 936,8 CHF, sans compter les frais d'eau et d'électricité.
Je vais allumer mon premier joint CBD pur cultivé à la main. Ma marijuana a un goût sucré et fruité, elle est douce et ne me brûle pas la gorge.
Je ne tousse qu'une fois.
Je me tourne vers le calcul fourni par un utilisateur appelé Anonymous. J'aime les donneurs de conseils anonymes :

Grâce à la faible teneur en THC du joint que je fume, je suis conscient du fait que mon prix de l'électricité par kilowattheure revient à plus de trois centimes. Pour être précis, mon tarif énergétique s'élève à un prix de base mensuel de 8,62 CHF plus 0,1898 CHF par kilowattheure pendant les périodes de tarifs élevés et 0,1348 CHF pendant les périodes de tarifs bas. Ma lampe à sodium consomme 400 watts et fonctionne pendant 126 heures et 7 jours, soit 71 heures de courant à tarif élevé. Autrement dit : 55 × 0,4 × 0,1348 + 71 × 0,4 × 0,1898 = 2,9656 + 5,3903 = 8,35 CHF par semaine.
En d'autres termes, ma lumière de culture pour cette expérience coûte en moyenne 1,19 CHF par jour multipliés par 103 jours, ce qui fait 122,57 CHF, plus quatre fois le prix de base mensuel, soit un total de 157,05 CHF.
Le ventilateur diagonal consomme 23 watts. Prenons une utilisation 24 heures sur 24, il fonctionnerait alors 97 heures par semaine au tarif bas et 71 heures au tarif haut : 97 × 0,023 × 0,1348 + 71 × 0,023 × 0,1898 = 0,3007 + 0,3099 = 0,61 CHF par semaine.
L'un des ventilateurs a fonctionné pendant 103 jours et 24 heures dans la tente. À cela s'ajoutent les douze heures correspondant à la période de séchage. Le second a fonctionné en permanence à l'extérieur de la tente pendant les dix derniers jours. Je calcule donc 114 jours multipliés par 0,0871 CHF. On obtient un total de 9,93 CHF.
Ai-je oublié quelque chose ? L'électricité pour les ventilateurs USB d'air frais dans la tente pendant la phase de floraison, plus l'eau. Je décide de ne pas les inclure, ce qui porte le total des dépenses à 1103,78 CHF. Grosso modo. Comme je l'ai dit plus tôt, je considère la culture un hobby, donc je n'ai pas inclus les « heures de travail » que j'y ai investies.
Conclusion : une seule culture m'a permis de couvrir toutes mes dépenses. De plus, la grande récolte me rapporterait 1815,82 CHF si je la convertissais en espèces. Mais il n'est pas question de ça ici. Donc, à proprement parler, je n'ai pas gagné d'argent, mais j'en ai économisé.
Et maintenant ? Me mettre tout ça dans les poumons d'un seul coup ?
Il y a plein de choses qui me passent par la tête sur ce que je peux faire de ma récolte. En tout cas, mon vaporisateur se réjouit de l'herbe. Je vais peut-être préparer une tonne de spacecookies pour le personnel de Digitec Galaxus et les distribuer lors de la prochaine fête d'entreprise. Ou bien je me ferai une fondue hebdomadaire au printemps, en été et en automne et je l'utiliserai comme condiment. C'est aussi parfait pour rendre le schnaps encore meilleur. Il suffit d'ajouter quelques bourgeons à la liqueur, de la placer dans l'obscurité et de laisser le temps suivre son cours jusqu'à ce que les cannabinoïdes soient absorbés par l'alcool.

Vous trouvez ces idées bonnes ? Qu'est-ce que vous feriez avec ?
Comme le bon vin : la maturation du cannabis
Pour faire quelque chose de vraiment intelligent avec toute cette herbe, je laisse tomber mes plans pour l'instant et commence avec la maturation, un processus au cours duquel une conversion enzymatique des substances organiques a lieu. Comme pour le salami, le yaourt et même les boissons alcoolisées (fermentation), la maturation se produit lors du processus de fabrication.
En ce qui concerne le chanvre, l'un des objectifs de la maturation est de décomposer encore plus de substances vertes et d'intensifier les arômes. Elle permet également de rendre les bourgeons plus compacts. En général, le cannabis, comme le bon vin, se bonifie au fil des ans. En d'autres termes, la maturité augmente la qualité. Le raffinage de l'herbe vise à créer douceur et intensité. Donc, si je réussis le processus et le stockage, mes bourgeons se transformeront en un investissement qui rapportera des intérêts.
Il est important que les fleurs de cannabis soient toujours conservées dans l'obscurité, faute de quoi, les cannabinoïdes pourraient se transformer ou se dégrader. Par conséquent, comme pour le processus de séchage, il convient de choisir un endroit sombre dans une pièce qui n'est pas trop chaude pour la maturation. Le moyen le plus simple ? La mise en conserve dans des bocaux. Pour que la conversion enzymatique se poursuive, ce processus a besoin de micro-organismes, d'un environnement adapté et d'un échange d'air régulier.
Les micro-organismes sont déjà présents dans le chanvre, s'il a été correctement séché. Par conséquent, pour les semaines, mois et années à venir, il me suffira de m'assurer que l'humidité n'est pas trop élevée ou trop basse et de soulever et refermer les couvercles des bocaux. Je corrige l'humidité en fonction des besoins en laissant les bocaux ouverts plus longtemps ou en utilisant des tampons de coton et des gouttes d'eau pour ajouter de l'humidité.
Pour être sûr, je serai toujours à l'affût des moisissures lors des échanges d'air et suivrai le plan ci-dessous :
- pendant les 14 premiers jours : aération des pots deux fois par jour pendant environ 30 minutes ;
- à partir de la troisième semaine : aération des pots deux fois par jour pendant environ 20 minutes ;
- à partir de la septième semaine : aération des bocaux quotidiennement pendant environ 10 minutes ;
- à partir de la onzième semaine : aération des bocaux tous les deux jours pendant environ 10 minutes ;
- à partir de la quatorzième semaine : aération des bocaux trois jours environ 10 minutes ;
- après 20 semaines : aération des bocaux une fois tous les sept jours pendant environ 15 minutes.
J'espère que ça ira. Si vous connaissez une meilleure technique et avez de l'expérience avec le processus appelé Curen, j'apprécierais toute suggestion ou idée d'amélioration.
Processus achevé avec succès
C'est fait. Même si j'ai encore beaucoup à apprendre, les efforts déployés ces 16 dernières semaines en valaient la peine. Mon expérience de cultivateur a été rythmée par des hauts et des bas : maladie, mort, jungle difficile à apprivoiser, fin heureuse et beaucoup de marijuana.
Il me faut absolument recommencer. Mais alors avec une LED au lieu d'une NDL.
D'ici là, il ne me reste que deux choses à dire :
- ô haschisch ô haschisch, c'est bon c'est bon ;
- please end prohibition, end illegalization, legalize weed!


Le baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.