

Une cabane dans les arbres spéciale casaniers
J'adore construire des cabanes et de petites maisons dans les arbres avec mes enfants. Mais que vaut la version en plastique de 4000 pièces à construire à l'intérieur quand il fait moche à l'extérieur ?
Lentement mais sûrement, mes enfants de sept et neuf ans arrivent à un âge où l'annonce d'une excursion en forêt pour construire des cabanes et faire des grillades ne provoque plus automatiquement des tempêtes d'enthousiasme. Même leur rappeler que nous ne construisons pas de nouvelle cabane, mais que nous devons simplement entretenir la nôtre, qui existe depuis plus de cinq ans, ne change pas la donne. Ce n'est pas que mes enfants n'aiment plus les cabanes. Ils jouent par exemple encore avec celles de Playmobil et de Schleich.

Récemment, dans notre boutique, je suis tombé un peu par hasard sur la cabane de Mould King.
Mould King, ce sont des briques en plastique conçues et fabriquées en Chine, compatibles avec celles du leader du marché, le danois Lego. Comme le brevet de Lego pour ses briques a expiré, d'autres ont le droit de fabriquer et de vendre des briques similaires. Galaxus vend également des sets de la marque Mould King. Mon collègue Martin Jungfer a assemblé le château japonais au début de l'année et a écrit un article relatant son expérience avec cette imitation de Lego.
Ce qu'un Martin peut faire, l'autre Martin devrait pouvoir le faire aussi. Aussitôt dit, aussitôt fait : je m'attaque à la « cabane » qui compte près de 4000 pièces, soit tout de même presque 1000 pièces de plus que le « Château de Himeji ». Ce n'est pas tant la comparaison avec les Lego qui m'intéresse, car je n'ai tout simplement pas l'expérience nécessaire pour cela, comme c'est le cas de notre expert en Lego, Ramon Schneider. Non, la question qui me vient à l'esprit est plutôt de savoir si la construction d'une cabane dans les arbres, bien au chaud dans le salon, est à la hauteur de l'expérience vécue dans la forêt, à l'extérieur. Et je suis aussi curieux de savoir si laisser ce produit entre les mains d'un enfant de 14 ans, comme indiqué sur l'emballage, est vraiment une bonne idée.
Le matériel d'emballage remplit (presque) un sac poubelle entier

Les 4000 pièces sont emballées dans dix grands sacs en plastique, qui contiennent chacun environ cinq à sept petits sacs en plastique. En d'autres termes, les matériaux d'emballage remplissent déjà presque un sac poubelle de 17 litres. Bon, qu'est-ce que je pouvais attendre d'autre d'un fabricant chinois de « Lego » ? Tout d'abord, je me dis que tous ces paquets ont probablement un sens. Mais je suis doublement à côté de la plaque : les pièces des différents sacs ne doivent pas être montées dans l'ordre chronologique. Non, et encore plus étrange : quand la notice de montage de 240 (!) pages ordonne l'ouverture d'un nouveau grand sac, toutes les pièces du grand sac précédent ne sont pas encore montées. Au début, cela m'a pas mal perturbé. J'ai cru que j'avais oublié de mettre certaines pièces.
La notice de montage est par ailleurs assez similaire à celle des Lego et, dans l'ensemble, assez compréhensible. Et, à moins que j'en aie loupé une, je n'ai trouvé qu'une seule erreur dans les 240 pages. Je suis très impressionné. J'ai été tout aussi impressionné par le fait qu'aucune des quelque 4000 pièces n'ait manqué. On pense peut-être que cela va de soi, mais je suis quand même agréablement surpris.

La rapidité avant la précision – une erreur capitale
J'ai terminé le premier grand paquet après environ trois heures. Je fais un petit calcul : je devrais donc terminer dans environ 27 heures. Je devrais toutefois finir avant, car je compte m'améliorer en termes d'efficacité. En tant que débutant, je commets en effet des erreurs classiques. Ainsi, j'accorde plus d'importance à la rapidité qu'à la précision, et il ne faut pas longtemps pour que cette attitude de travail à courte vue soit sanctionnée. J'essaie de poser une pièce assemblée sur une plate-forme, mais comme j'ai mis une brique au mauvais endroit, plus rien ne s'emboîte.
Heureusement, l'erreur est vite réparée. Mais cette perte de temps m'a appris à travailler plus précisément. De plus, il est relativement difficile – et je peux ici faire une comparaison avec les Lego – de séparer deux pièces une fois assemblées. C'est un euphémisme, c'est plutôt impossible à mains nues (ce qui est peut-être aussi dû à mes ongles très soignés, c'est-à-dire coupés courts). Par chance, la lime à ongles de ma femme se trouvait à proximité et fait désormais partie des outils indispensables.

Mould King pourrait s'inspirer de Lego. En effet, Lego fournit un séparateur de briques avec certains sets.
Fait-on travailler les enfants chez Galaxus ? Bien sûr que non.
Plus la construction avance, plus je me mets à méditer. Le fait de se concentrer sur une seule chose a un effet apaisant sur moi. Ma femme n'a pas intérêt à me déranger pendant mon activité très exigeante en me demandant ce qu'il faut encore ajouter sur la liste des courses. Cela me rendrait fou de rage (ok, un petit rien suffit déjà à me faire péter un câble). J'aurais volontiers laissé mon fils de neuf ans participer à la construction. Mais d'une part, faire travailler les enfants n'est pas autorisé chez Galaxus et, d'autre part, le niveau est manifestement trop élevé pour lui. Et comme ma femme n'a pas le temps – elle doit aller faire les courses – c'est à moi que revient toute la corvée.
Mais comme dit : plus j'avance dans la construction, plus la tâche se transforme en loisir. Il m'arrive ce que tous les aficionados de Lego et autres briques de construction connaissent : certaines étapes de construction procurent plus de plaisir et de joie que d'autres. Et avec le temps, on apprécie particulièrement certains composants, alors qu'on se passerait bien d'autres. Et ces autres sont, en général, ceux que l'on cherche pendant de longues minutes. Ce qui m'amuse le moins, et de loin, dans la construction de cette cabane, c'est la pose de la façade en bois. Monotone et répétitive. Je vois aussi dans certaines étapes de construction une simple thérapie occupationnelle. C'est le cas lorsque l'assemblage de pièces individuelles n'a aucune utilité pratique ou visuelle.

Mise en garde : mesurez votre force
La construction de la cabane relève du défi dans la mesure où une grande partie des travaux s'effectue sur la plate-forme qui est posée sur le tronc d'arbre. Comme j'y vais avec un peu trop de force au début, une grande partie de la construction s'écroule. Par la suite, je prends littéralement ma construction avec des gants. Et l'efficacité s'est aussi améliorée. J'ai par exemple immédiatement trié les pièces identiques et similaires en vidant les sacs. Et c'est ainsi qu'après un peu plus de 24 heures, réparties bien sûr sur plusieurs jours, j'aborde la dernière ligne droite de la construction. La dernière partie n'est pas des plus plaisantes. Elle consiste à fixer des dizaines de feuilles de plastique pour que l'ensemble ressemble vraiment à une cabane dans les arbres. Il ne reste plus qu'à installer la guirlande lumineuse et le chef-d'œuvre est terminé. Je ne suis pas le seul à être très fier de mon travail, mes enfants aussi aiment beaucoup le résultat : « Papa, j'aimerais trop habiter dans une cabane comme ça. »

Ma conclusion : j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à construire cette cabane perchée et cela a eu sur moi un effet presque méditatif. Et pour un peu moins de 200 CHF, on en a pour son argent : on est occupé comme il se doit pendant assez longtemps. Et pourtant, je continuerai à privilégier la construction de cabanes en forêt à celle en plastique. Mais je dois m'attendre, bon gré mal gré, que mes enfants m'accompagneront de moins en moins souvent. Au moins, notre cabane dans la forêt est si bien construite que je pourrai probablement la montrer un jour à mes petits-enfants, tout comme la cabane de Mould King, qui aura une place d'honneur chez moi.

Deux fois papa, troisième enfant de la famille, cueilleur de champignons et pêcheur, spectateur hardcore, à moitié danois et champion du monde des gaffes.