
En coulisse
"Noël est le cadre parfait dans lequel des conflits cachés peuvent conduire à la rupture".
par Martin Jungfer
Oui par ci, d’accord par là : c’est fatigant de toujours chercher le consensus. Accepter l’opinion des autres en permanence n’est pas de la politesse, c’est un danger pour votre santé mentale. Apprenez à dire non avant qu’il ne soit trop tard.
« Oui, pas de problème. » « Sans souci, ce sera fait », « je le fais tout de suite » ou encore « c’est comme si c’était fait ». Beaucoup de personnes ne savent pas dire non et rendent service aux autres en permanence. Elles sont vues comme des personnes aimables, appréciées en société, mais elles n’en profitent pas forcément, bien au contraire. Le scénario catastrophe est celui du surmenage chronique, de l’incapacité à prendre des décisions et du burnout, ce dernier étant pathologique. Le Pr Dr Wolfgang Lalouschek nous explique que le reste est acquis au fil des années et souvent inculqué par la société. En tout cas, ce genre de symptômes ne ferait pas l’objet d’un examen médical.
Le médecin spécialisé en neurologie, coach de prévention et de traitement du burnout et des maladies causées par le stress, veut dire par là que dire « non », refuser quelque chose, remettre en question et développer son esprit critique n’est généralement pas quelque chose que l’on enseigne aux enfants ni aux adultes. Et sans vouloir être alarmant, même les cadres qui dirigent des équipes ne savent pas forcément dire non.
Que faire pour apprendre à dire non ? Aucun médicament ne traite ce problème. Selon M. Lalouschek, apprendre à dire « non » n’est pas un traitement, c’est un devoir. Une certaine forme d’introspection, par contre, est nécessaire. Les gens qui disent toujours « oui » ont oublié de réfléchir à ce qu’ils veulent et de prendre leur volonté en compte. Cela touche aux comportements et aux pensées, et même aux sentiments. Tout va dans le sens des désirs des autres, rien n’est refusé ni à ces derniers, ni aux collègues ou à la cheffe. La première étape est donc une introspection.
Quand des personnes viennent voir M. Lalouschek en consultation et disent qu’elles veulent apprendre à dire « non », le docteur leur demande pourquoi. Que veulent-elles accomplir avec ce « non » ? L’un est seulement le moyen d’y arriver, le « comment ». Ce qui est bien plus important est la raison, le « pourquoi ».
Seules les personnes qui savent ce qu’elles veulent, plus de temps libre ou plus de liberté dans leurs activités par exemple, auront de la suite dans les idées et pourront prendre les mesures nécessaires pour concrétiser leurs projets. C’est là que dire « non » prend tout son sens.
La raison derrière les mesures à prendre pour ne pas vivre une vie passive doit être intrinsèque. Elle doit venir de l’intérieur. C’est l’essence même pour combattre le consentement interminable. Vous pouvez dessiner sur une feuille de papier pour vous aider.
Tracez par exemple une échelle allant de 1 (je ne suis pas du tout d’accord) à 10 (je suis tout à fait d’accord) afin de prendre de meilleures décisions. Cette échelle n’est pas obligée d’être sur un bout de papier. C’est suffisant de se poser la question « est-ce que je le veux ? » en direct, pendant les conversations.
En procédant de la sorte, vous pouvez dessiner un trait sur l’échelle (réelle ou imaginaire) afin de vous décider avant que votre interlocuteur ait formulé son vœu ou sa demande. L’avantage est que cela vous donne un coup d’avance. Votre opinion est déjà formée, et vous pouvez vous préparer à refuser ou éventuellement à accepter la proposition à venir.
N’oubliez pas que faire plaisir à ses fréquentations pour être intégré à la société est on ne peut plus normal. Néanmoins, comme le prône un article publié par l’Université d’Adélaïde en Australie, il faut savoir où s’arrêter. Essayer de plaire à tout le monde peut mener à l’oubli de soi, de sa propre volonté et de ses propres souhaits. Pour éviter cela, faites attention à plusieurs points.
Carnet de notes, appareil photo, ordinateur portable ou smartphone. Pour moi, vivre, c'est enregistrer, que ce soit de manière analogique ou numérique. Mon iPod Shuffle ne me quitte pas. C'est le mélange qui fait la différence. Cela se reflète également dans les sujets sur lesquels j'écris.