J'ai cuisiné avec de la nourriture pour chat pour que vous n'ayez pas à le faire
4/9/2019
Dans le nouveau spot publicitaire de Galaxus, la maîtresse mange la nourriture de son chat parce que son compagnon à quatre pattes la dédaigne. Beurk, pensez-vous ? A juste titre !
Le saumon. Je me dis que c'est ce que l'homme devrait aimer le plus en achetant la petite portion de nourriture pour chat. Malheureusement, ce n'est qu'une fois rentré chez moi que j'ai regardé de près les ingrédients. Il est écrit entre parenthèses "SAUMON SAUVAGE * MSC 4 %". Sinon, la nourriture pour chat est composée de "viande et sous-produits animaux". Mais que sont donc ces "sous-produits animaux" ? En faisant une rapide recherche sur Internet, je tombe sur un site fédéral sur-titré "épizooties" et sur une photo montrant des abats. Je vais arrêter mes recherches avant d'avoir la nausée.
Que mange la femme de notre publicité?
Dans la publicité de Galaxus, l'actrice principale mange de la nourriture pour chat avec plaisir. Là aussi, ça a l'air tout à fait convenable. Il s'agirait de "Ähnschen", comme le souligne la porte-parole avec un accent français, du poulet. Je sais toutefois qu'il s'agit de soja en sauce. Pas de "sous-produits animaux", mais des "produits principaux d'origine végétale". C'est à ce moment-là que je regrette d'avoir tenté l'expérience de cuisiner avec des aliments pour chats. Cette merveilleuse idée a été saluée par mes collègues. "C'est une idée géniale, d'autant plus que le nouveau spot montre comment elle mange de la nourriture pour chats". Il n'y a donc pas de retour en arrière possible ...
.. n'est-ce pas ? Il pourrait y avoir une solution : La nourriture pour chat est peut-être toxique pour l'homme. Une dernière recherche. Une paille.
BIIITTTEEE!
NOPE!
Complètement malsain, il ne l'est pas.
Dois-je faire réduire longuement la nourriture en espérant que le goût disparaisse ? Faire gratiner avec du fromage, parce que tout est plus savoureux avec du fromage ? Ou même les frire, car vraiment TOUT est meilleur frit ?
Après avoir longuement pesé le pour et le contre, j'opte pour une tactique évidente : l'assaisonnement. Je veux faire une sorte de sauce à la viande. Donc une "sauce sous-produit animal" avec 4 % de saumon MSC. Les tomates, les oignons et surtout l'ail doivent masquer le goût propre des "sous-produits". Le cumin agit comme une épice puissante pour faire disparaître complètement le goût résiduel des aliments pour chats. Il existe donc des "pennes orientales pour chats". Les deux tiers de ce titre ont l'air délicieux.
Ça a un goût de vomi...
Le plat est maintenant devant moi, fumant. Par gêne, je frotte beaucoup de fromage dessus. Je veux retarder le moment d'enfoncer la première fourchette dans ma bouche. L'odeur de nourriture pour chat me monte au nez. Mon cerveau fait abstraction de l'ail, du fromage, des oignons, des tomates et du cumin. Seule l'odeur légèrement putride et charnue des "sous-produits animaux" me vient aux narines. Depuis mon enfance, je détestais devoir nourrir le chat. Je détestais l'odeur de la nourriture. Je détestais la consistance des morceaux trempés dans l'aspic lorsque je devais les découper légèrement avec une fourchette et les pousser dans la mangeoire. J'avais oublié à quel point tout cela était laid. Les morceaux gris de nourriture pour chat ressortent dans la sauce tomate comme s'il s'agissait de déchets d'abattoir dans une mare de sang. Aucun être humain ne devrait avoir à manger cela. En fait, même un chat ne devrait pas avoir à manger cela. Je me demande:
Serai-je un jour capable de manger de la sauce tomate?
Est-ce que je pourrai à nouveau manger des penne?
Est-ce que je pourrai à nouveau manger quelque chose?
Et puis la fourchette est dans la bouche.
J'essaie de ne pas inspirer par le nez. Heureusement, les penne sont al dente. Ainsi, au moins, la consistance hépatique de la nourriture pour chats disparaît sous la morsure des pâtes. A la quatrième mastication, le goût acidulé et putride des "sous-produits animaux" se répand dans ma bouche... J'avale tout, paniqué.
Une fois dans l'enfer culinaire
Lors de ma visite à Turin au printemps, j'ai commandé au restaurant "Tre Galline" un plat local très ancien : une "Finanziera". La Finanziera associe des abats, des crêtes de poulet et de la cervelle de veau dans une sauce aigrelette au vinaigre. Je devais y goûter. Je n'aime pas particulièrement les abats, mais c'était la spécialité de la maison. C'est avec beaucoup de difficultés et encore plus de vin rouge que j'ai mangé ce plat. J'ai eu beaucoup de mal avec les foies, dont je n'aime pas la consistance
.
Alors que je viens d'avaler des penne avec de la nourriture pour chat, je me languis de la Finanziera. Manger de la nourriture pour chat est une horreur. L'idée, l'odeur, le goût. Tout est faux. Je me pose des questions sur moi-même, sur ma carrière, sur ma vie. Tout défile devant mes yeux. C'est ici que devrait commencer la septième étape de l'enfer de la "Divine Comédie" de Dante. Je ne souhaite pas cette expérience à mes pires ennemis. Le seul honneur que j'ai maintenant est celui de dire : "J'ai cuisiné avec de la nourriture pour chat et je ne le ferai plus jamais".
Simon Balissat
Teamleader Editorial
Simon.Balissat@digitecgalaxus.chLorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.
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