Soif de liberté et sécurité : comment retrouver votre chat
9/1/2023
Traduction: Stéphanie Casada
Des nerfs solides, une acclimatation optimale et le respect des besoins de l’animal : c’est de cela que vous aurez besoin si vous avez décidé de laisser votre chat en liberté. Il arrive malheureusement que des chats en liberté se perdent. Que faire quand cela arrive ?
Avant toute chose, il est utile de rappeler que chaque chat est différent. Peu importe qu’il provienne d’un élevage, d’un refuge ou d’une énième portée de la ferme, peu importe son âge et son sexe. Câlin, distant, sauvage, maladroit, intelligent : ils ont des caractères extrêmement différents les uns des autres.
Bien sûr, il est possible de faire certaines observations, pour autant que l’on s’intéresse suffisamment aux animaux, que l’on ait le privilège d’ouvrir soi-même leurs pâtées et que l’on compte dans son cercle d’ami·es de nombreux·ses amoureux·ses d’animaux à poils. Les mâles sont souvent plus affectueux, les femelles plus éprises de liberté. Les chats d’appartement accordent plus d’importance à la proximité de la meute que ceux qui peuvent aller et venir à leur guise. Et il n’est jamais garanti que l’on fasse tout correctement en tant qu’être humain, mais l’important, c’est d’essayer. Les chats ne sont pas des objets de décoration, ils ont des besoins.
Les propriétaires se disputent avec passion au sujet de la détention conforme aux besoins de l’espèce. Tigre d’appartement ou chat en liberté ? Il y a une bonne quinzaine d’années, j’ai opté pour cette dernière solution sur un coup de tête ; faisant ainsi passer la nature de l’animal avant mon bien-être nerveux. Il y a beaucoup de dangers dehors, des voitures, des chiens et d’autres animaux hostiles, des caves d’où il est impossible de s’échapper et, malheureusement, des personnes cruelles. Est-ce que je referais la même chose aujourd’hui ? Après en avoir discuté avec Claudia Kasper de Wetzikon, la réponse est très probablement : oui. Cette psychologue pour animaux et autrice expérimentée m’a donné de précieux conseils sur les chats en liberté et sur la manière de les rechercher lorsqu’ils s’absentent plus longtemps qu’à la normale.
L’experte C. Kasper sait que « la liberté est plus conforme aux besoins de l’espèce que la vie en tant que chat d’appartement, pour autant que certaines conditions soient garanties. » Ensemble, nous avons discuté de la manière de passer le plus de bons moments possible avec des chats en liberté. En effet, je ne cesse de voir les nombreux avis de recherche sur les médias sociaux, les affiches annonçant des disparitions et la souffrance des personnes et des animaux.
Pucé et castré /stérilisé : les bases
Un chat en liberté doit être pucé par un·e vétérinaire et cette puce doit également être enregistrée afin que la boule de poils puisse être identifiée si elle est retrouvée. Par mesure de sécurité, demandez si cela a été fait par le cabinet vétérinaire ou si vous devez saisir vous-même les données. Une puce sans enregistrement ne sert à rien. Personnellement, je me prononce également en faveur de la castration ou de la stérilisation obligatoire, tout comme Claudia Kasper. Pourquoi ? Si les chats se reproduisent de manière excessive, de grandes populations se forment rapidement dans un espace restreint (d’un point de vue purement mathématique, un seul couple de chats donne naissance à une population de 80 millions de chatons en l’espace de dix ans !), beaucoup meurent dans d’atroces souffrances parce qu’ils ne reçoivent pas de soins médicaux ou ne trouvent pas suffisamment de nourriture. Certes, les chatons sont adorables. Mais les refuges pour animaux sont pleins à craquer.
Laisser son chat en liberté : comment et quand ?
« Le cas idéal ? Une maison avec un grand jardin naturel qui offre de nombreuses cachettes – et pour ceux qui veulent dormir tranquillement : clôturé – ou au moins dans une zone verte peu fréquentée par les voitures », explique C. Kasper. Mais même dans ce cas, il se peut que le chat soit victime d’un accident, qu’il soit enlevé ou nourri, ou même qu’il parte de lui-même.
Celles et ceux qui choisissent de laisser leur chat en liberté ne peuvent jamais être absolument sûr·es que le bonheur commun ne sera pas terni. D’où le conseil de l’experte : « Il faut laisser le chat à l’intérieur pendant trois mois. C’est le temps qu’il lui faut pour effectuer un scan sonore de son environnement et observer les environs par la fenêtre. » Que pourrait-il se passer si les propriétaires perdaient leur sang-froid et ouvraient les portes trop tôt ? Un bruit soudain et inconnu – et une fuite éperdue. « Je sais bien que ce conseil ne plaira pas à tout le monde. Parce que les animaux se pressent à l’extérieur et expriment ce désir avec une intensité dramatique correspondante. Mais ce qui m’intéresse avant tout, c’est le bien-être des animaux, pas le confort des gens. »
Que se passe-t-il après le délai de trois mois ? Plat comme une limande, le chat explore lentement et prudemment son nouveau territoire en plein air. Au bout d’une demi-heure environ, il faut l’appeler, et cela fonctionne d’autant mieux lorsqu’il a faim. Donc, ne surtout pas le nourrir avant les premiers essais de sortie. Très important aussi : « Une chatière. L’animal doit pouvoir aller et venir à sa guise. La porte d’entrée tantôt ouverte, tantôt fermée, c’est à la limite de la cruauté envers les animaux. Si le chat veut se mettre en sécurité, il doit pouvoir le faire à tout moment. » Seule exception ? Le Nouvel An : « Lorsque les pétards font du bruit, mes animaux deviennent des tigres de salon pour une nuit. Dehors, ils s’enfuiraient à la moindre frayeur. »
Suivi par GPS et collier
Jusqu’à l’entretien avec la psychologue pour animaux C. Kasper, j’étais sceptique. J’imaginais des chats étranglés, pendant à des branches. Mais elle m’a rassurée, car il existe des colliers qui s’ouvrent en cas de forte traction ou qui sont sûrs grâce à une partie élastique. Vous pouvez attacher vos données au collier, mais une puce de suivi GPS est encore mieux.
L’attachement à la maison est très variable chez les chats en liberté. Certains restent près de chez eux, d’autres s’en éloignent à des kilomètres. Il existe de nombreuses études à ce sujet, comme celle-ci en Autriche. Le tracking (via une puce implantée ou un collier à puce) est un outil très utile pour la recherche : l’appareil de repérage permet de localiser les animaux en liberté. On peut délimiter systématiquement la zone, ce qui donne de très bonnes chances de retrouver dans un délai raisonnable un animal blessé qui ne parvient pas à rentrer chez lui par ses propres moyens. De plus, il contribue à votre propre apaisement, car vous pouvez contrôler s’il se trouve à proximité.
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Mais il n’y a pas de certitude à cent pour cent : « Une fois, mon chat avait probablement perdu son collier au cours d’une bagarre, raconte C. Kasper, j’ai fini par le repêcher dans un trou de renard souterrain dans la forêt avec un long bâton. C’était une sacrée expérience. Malgré tout, je ne jure que par le localisateur et je ne laisserai plus jamais un de mes chats sortir sans son collier émetteur. Mon chat actuel est un esprit extrêmement libre et je dois souvent lui rappeler qu’il est temps de rentrer à la maison. »
Mon chat est-il parti ?
Si un chat ne rentre plus, il peut y avoir de nombreuses raisons : il s’est peut-être caché dans une remise du quartier, s’est peut-être même introduit dans une maison inhabitée et ne retrouve pas la sortie. Il est peut-être blessé ou malade et s’est réfugié quelque part. Peut-être a-t-elle été – et il faut malheureusement le mentionner – victime d’un accident ou écrasé. Peut-être qu’il profite simplement pleinement de sa liberté et étend son territoire. Peut-être qu’il a été nourri par quelqu’un.
Mais il peut aussi arriver que les chats partent d’eux-mêmes. « Les changements mal vécus, comme l’arrivée d’un bébé ou d’un nouveau chien, sont les causes les plus fréquentes de ces départs. Des problèmes de territoire avec des chats voisins peuvent également conduire à ce que le chat n’ait d’autre choix que de partir », explique la spécialiste : « Un foyer aménagé de manière attrayante du point de vue du chat et une bonne relation avec l’homme rendent la migration moins probable. Si l’on ne veut pas perdre son animal, un engagement personnel et une volonté de changement sont nécessaires. Une assignation à résidence temporaire et conséquente, et la prise en compte des besoins sont les mesures les plus importantes pour que le propre domicile soit à nouveau perçu comme tel. »
Affiches et tours du quartier : comment rechercher son animal
Si le chat ne rentre pas à la maison, il faut agir. Et ce, après deux ou trois jours d’absence, selon le caractère de l’animal. Mais avant d’agir dans des groupes régionaux sur les médias sociaux et avec des avis de disparition dans le quartier, contactez d’abord le Centre Suisse d’appels pour animaux. Vous pouvez y publier un avis de disparition ou d’animal trouvé, et recevoir en plus de précieux conseils pour vos recherches.
À quoi ressemble l’affiche d’avis de recherche idéale ? Des photos en couleur (de face, du corps) sont un avantage, le texte joue également un rôle majeur. Il devrait y être indiqué quand et où votre chat (que j’espère pucé) s’est enfui, et comment on peut vous contacter. Les données suivantes concernant le chat lui-même doivent être fournies : le sexe, l’âge, la corpulence, la race, le type de pelage, les caractéristiques particulières et les besoins en matière de santé. À vous de voir si vous voulez donner une récompense à la personne qui l’a retrouvé ou non. L’affichage n’est d’ailleurs pas vraiment légal, mais peu importe.
Les recherches à pied valent également la peine, de préférence la nuit, lorsque les bruits environnants ne sont pas trop forts. Appelez votre chat à haute et intelligible voix, et agitez des sacs de friandises. Faites des cercles concentriques autour de votre maison. Mon chat Wagner s’est absenté une fois pendant une semaine par un froid glacial, j’étais effondrée. Un beau jour, je l’ai retrouvé assis sur le canapé. Il faisait comme si de rien n’était.
Demandez en outre à vos voisines et voisins de regarder dans leurs caves, greniers et remises si votre animal s’y cache ou s’il y est enfermé. Encore mieux : appelez votre chat vous-même dans ces endroits : votre chat est beaucoup plus susceptible de réagir au son de votre voix qu’à celui d’étranger·ères.
Photo d’en-tête : Zhang Kaiyv via Unsplash
Janina Lebiszczak
Autorin von customize mediahouse
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