En coulisse

Du sang, de la sueur et un bon esprit sportif à Boxeo Bâle

La boxe tient souvent plus du spectacle que du sport. Mais aujourd’hui, dans un gymnase du Petit-Bâle, on est loin de tout ça. Dans le cadre du 37e Boxeo, des boxeur·euses amateur·rices et professionnel·les font la promotion de leur sport tel qu’il est réellement, sans artifices, mais avec passion.

La boxe me fascine. Les règles sont claires, on se bat exclusivement aux poings ; c’est un sport de gentlemen. En théorie, car malheureusement, cela se transforme trop souvent en un spectacle qui n'a plus grand-chose à voir avec le sport.

Mais aujourd’hui, c’est différent. Alors qu'il pleut des cordes à l'extérieur en ce samedi après-midi, le sang et la sueur coulent à l’intérieur du gymnase. C’est la 37e édition de Boxeo, organisée par le Boxclub Basel et son dévoué président Angelo Gallina. Cet événement célébrant la boxe se déroule dans le cadre d'une grande fête de quartier dans le Petit-Bâle, dans le si bien nommé Ring.

Affiche vintage du Boxeo 37.
Affiche vintage du Boxeo 37.
Échauffement avant le combat.
Échauffement avant le combat.

Boxeo : quand grand-mère et petit-fils souffrent ensemble

Pas moins de douze combats amateurs sont prévus cet après-midi ; les professionnel·les s'affronteront en soirée. On verra notamment la matador locale Gabi « Balboa » Timor du Boxclub Basel monter sur le ring. Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce sont les amateur·rices. C'est la première fois que je participe à un événement de boxe en direct et j’espère bien voir le meilleur de ce sport. Je ne suis pas venu assister à un spectacle. Aujourd’hui, pas de grand battage avec musique d'entrée et longues présentations des sportif·ves.

Quelques minutes seulement après le début du premier combat, j'ai déjà l'impression de retomber en enfance. C’est comme si le temps s'était arrêté en 1975. Cela vaut également pour l’ancien gymnase, ses murs jaunis et sa patine. Le contraste avec les combats est saisissant. Ces derniers ne sont pas du tout jaunis, au contraire. C’est le cœur de l’action. C’est un ensemble qui me plaît ; les boxeur·ses dans ce gymnase vieillot.

Dans le coin rouge, un jeune boxeur de Zurich affronte un adversaire de Bâle. C’est le premier combat du Bâlois, il va le remporter aux points. Soudain, à côté de moi, près de la barrière entourant le ring, une femme s’agenouille. Elle me dit : « C’est mon petit-fils dans le coin rouge. »

Cette grand-mère souffre visiblement autant que son petit-fils pendant les trois rounds de trois minutes chacun. Elle se plaint que le jeune boxeur zurichois ne reçoive ni eau ni air frais de son équipe pendant les courtes pauses entre les rounds. Tout le contraire du boxeur bâlois qui, pendant les pauses, est choyé par son équipe.

Son petit-fils perd le combat aux points. Est-ce par manque de soutien de la part de son équipe ?
Son petit-fils perd le combat aux points. Est-ce par manque de soutien de la part de son équipe ?

Passion et esprit sportif

Aujourd'hui, de nombreux·ses boxeurs et boxeuses de la région de Bâle ainsi que des sportif·ves invité·es de toute la Suisse s'affrontent. Sur le ring, une boxeuse d'Aarau et son adversaire lausannoise s’affronteront avant de laisser la place à d’autres. La Romande l’emporte de justesse, aux points. Deux des trois arbitres lui octroient la victoire tandis que son adversaire accueille la nouvelle avec un sourire.

À l'échauffement ...
À l'échauffement ...
... et au combat.
... et au combat.

Je la donnais aussi gagnante. Il faut reconnaître que le combat a laissé des traces visibles sur le visage de son adversaire. Si l’arbitre n’avait pas donné le décompte à la boxeuse d'Aarau quelques secondes avant la fin du combat, les juges auraient peut-être penché en sa faveur.

Ce qui me frappe dans ce combat, comme dans tous les autres, c'est le grand fair-play et l'esprit sportif qui règnent ici. Pas de lamentations ni de réclamations ; le verdict des juges est accepté sans broncher. Et pour couronner le tout, les combatant·es vont dans le coin opposé pour remercier l’équipe adverse. Impressionnant.

Leçon de fair-play : aller dire un mot à l’entraineur de son adversaire.
Leçon de fair-play : aller dire un mot à l’entraineur de son adversaire.

Je veux monter sur le ring

Au bout de trois heures, je quitte les lieux pour rentrer chez moi. Que vais-je retenir de ce premier événement de boxe auquel j’ai assisté en vrai ? Une certaine fascination pour ces combats, du respect pour ces boxeuses et boxeurs qui ont le courage de monter sur le ring et l’admiration de leurs performances.

Il y a deux ans, j'ai fait quelques entrainements d'essai au Boxing Club de Bâle et j'ai rapidement atteint mes limites en shadow-boxing. Ce, alors même que je ne me suis jamais retrouvé face à un adversaire répondant à mes coups. Je n’ose donc même pas imaginer l’énergie nécessaire pour tenir trois fois trois minutes sur le ring. Et pourtant, j’ai envie m’y essayer au moins une fois dans ma vie pour voir si j’en suis capable. Il faudra que je me lance un jour.

Immersion dans des univers (sportifs) étrangers

Sortir de sa bulle et s'engager dans de nouvelles expériences. La lutte est-elle démodée, le baseball ennuyeux et la boxe plus un spectacle qu'un sport ? C'est à ces questions et à d'autres que j’essaie d'apporter des réponses quand l’occasion se présente. Articles précédents sur ce thème :

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Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?


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