
Kellogg's Pétales de maïs 500g
500 g
L’histoire des cornflakes pourrait être celle de Shakespeare. Il s’agit d’un gourou de la santé douteux, de son frère opprimé qui fait une découverte par hasard et d’une dispute acharnée au tribunal... À la fin, l’un meurt appauvri, l’autre riche comme Crésus.
Une alimentation saine, une vie active, apprécier son propre corps comme un temple. « Un esprit sain dans un corps sain ». Ce qui ressemble aujourd’hui à un slogan publicitaire pour une retraite spirituelle à Bali était, il y a plus de 150 ans, la devise du sanatorium de Battle Creek. Son directeur, John Kellogg, a des idées bien à lui sur la manière dont ses clients riches et stressés des villes environnantes doivent retrouver la santé. Des idées qui semblent grotesques aujourd’hui.
En tant qu’adepte de l’Église protestante libre des adventistes du septième jour, Kellogg prêche un mode de vie ascétique. Le tabac, l’alcool et le café sont interdits. Il en va de même pour le sexe : il ne sert qu’à la procréation. La masturbation est un péché qu’il convient de réprimer par des ceintures de chasteté ou des circoncisions sans anesthésie. Des lavements intestinaux, des photothérapies et un régime strict sans viande ni sucre, mais avec des tas de biscottes dures et insipides, sont censés remettre les citadins stressés sur le droit chemin. Et ils adorent les thérapies de Kellogg. L’industriel Henry Ford, le président Warren Harding et l’inventeur Thomas Edison se donnent rendez-vous au sanatorium de Battle Creek.
John Kellogg est toujours accompagné de Will, son frère cadet de huit ans. Il est en quelque sorte son assistant personnel. Il note les idées de son frère aîné, fait la comptabilité ou bricole de nouvelles recettes pour des biscottes encore plus saines. Will travaille parfois jusqu’à 120 heures par semaine sous l’aile de ce frère fanatique. Il est bien possible qu’un jour de 1894, stressé, il oublie une pâte crue pendant la nuit. Le lendemain, celle-ci est gonflée et légèrement fermentée. John décide d’étaler la pâte et de la cuire malgré tout. La boule cassante se transforme ainsi en flocons croustillants dans le four, que John sert aux pensionnaires du sanatorium au petit-déjeuner.
Ces derniers sont ravis. Ils ne se cassent plus les dents à cause des biscottes dures, mais savourent des flocons croustillants. Les frères Kellogg y voient une opportunité commerciale. Ils fondent la Sanitas Food Company, Will continue à bricoler, modifie la recette en remplaçant le blé par du maïs et ajoute du sucre aux flocons. Au grand dam de l’ascète John Kellogg, qui considère le sucre comme un poison pour l’organisme.
John, le gourou de la santé, se retire, Will, l’homme d’affaires, vend de plus en plus de cornflakes. Douze ans après sa création, la nouvelle Battle Creek Toasted Cornflake Company produit 120 000 paquets de céréales par jour. De plus en plus d’imitateurs tentent de se tailler une part du gâteau des cornflakes. Will Kellogg appose l’inscription « Kellogg’s » sur les paquets et fait de la publicité en affirmant que seuls les paquets portant cette inscription sont originaux. Jusqu’à aujourd’hui.
C’en est trop pour John, un fanatique de la santé, qui veut obtenir en justice que le nom de Kellogg ne soit pas associé aux flocons sucrés. Il se lance dans une bataille juridique acharnée qui lui coûtera cher. Les affaires du sanatorium s’effondrent en raison de la Grande Dépression, il perd le procès contre son petit frère et meurt en 1943 à Battle Creek, à l’âge de 91 ans, criblé de dettes. Son frère Will devient multimillionnaire et aime partager sa fortune avec les autres. C’est ainsi qu’un collège d’Oxford, en Angleterre, porte encore aujourd’hui son nom. William Kellogg meurt lui aussi à l’âge de 91 ans à Battle Creek.
L’entreprise Kellogg’s s’appelle aujourd’hui Kellanova et a toujours son siège à Battle Creek.
Kellogg's Pétales de maïs 500g
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Dans le dernier épisode de notre podcast en suisse allemand « Uftisch », Judith et moi avons discuté des meilleures céréales pour le petit-déjeuner. Spoiler : Kellogg’s est mentionné à plusieurs reprises.
Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.