
En coulisse
"Noël est le cadre parfait dans lequel des conflits cachés peuvent conduire à la rupture".
par Martin Jungfer
Vous ressentez une forme d’accablement, de tristesse ou d’inquiétude ? Ce ne serait pas dimanche, par hasard ? Cela pourrait bien être un cas de blues du dimanche soir. Pas de panique, il existe un remède à cela.
« J’ai eu beaucoup de problèmes dans ma vie dont la plupart ne sont jamais arrivés ». On attribut cette phrase à l’auteur Mark Twain, mais il n’est pas le seul qui avait tendance à se catastropher. Il semblerait que vous et moi non plus ne trouvions parfois pas la paix intérieure, surtout le dimanche en fin de journée. Ce moment où des sentiments désagréables se répandent soudain, comme le malaise, la peur, l’inquiétude et la contemplation anxieuse de la liste interminable. Choses à faire la semaine suivante. Les spécialistes appellent ce sentiment le blues du dimanche soir (dans les pays anglophones, on parle aussi d'anxiété du lundi).
« Le blues du dimanche soir est une sorte d'anticipation de la peur, explique la psychologue du travail et coach Christine Hoffmann. Nous entendons par là une inquiétude au sujet de choses qui ne se sont pas encore produites et qui ne se produiront probablement pas ». La psychologue nous éclaire sur le fonctionnement du blues du dimanche soir, comment le gérer et pourquoi nous n’avons pas besoin de démissionner pour nous en débarrasser.
Le dimanche n’est probablement pas votre jour préféré. Dans l’après-midi, la tristesse, l’irritabilité, la peur et l’inquiétude commencent à vous envahir. Vous avez le blues du dimanche soir. Ce sentiment peut être un indicateur de surmenage et de manque de plaisir au travail. Mais c’est souvent dû à une vision polarisée de la semaine, explique l’experte : « Le weekend est synonyme de repos et de plaisir, tandis que les jours de travail sont synonymes de stress. Le dimanche après-midi, nous ressentons très fortement le retour aux choses sérieuses. On n’a pas envie des cinq jours à venir ».
Vous avez l’impression de ne pas assez profiter de votre dimanche. Le vendredi soir et le samedi sont remplis d’activités et le dimanche est fait pour récupérer. Vous faites la grasse matinée et restez toute la journée à la maison. « Ces activités sont moins joyeuses et moins porteuses de sens que ce que je fais le samedi, déclare la psychologue. De plus, si je reste à la maison toute la journée, j’ai plus de temps pour réfléchir. Je laisse libre cours à mon imagination et les craintes se forment automatiquement sur ce qui pourrait se passer la semaine prochaine ».
Le blues du dimanche soir se présente sous différentes formes. Souvent, il se manifeste par des sentiments désagréables comme la peur ou la panique, qui peuvent même causer des symptômes physiques chez certaines personnes. « Notre corps est une bonne source de feedback. Certaines personnes souffrent de maux de tête, certaines de tensions ici et là et certaines ont la boule au ventre », dit Christine Hoffmann.
D’habitude, le blues du dimanche soir prend fin le lundi après-midi au plus tard. Selon la courbe hebdomadaire de l’humeur, nous atteignons un pic de bonne humeur le vendredi après-midi. La semaine de travail est terminée et les choses à faire sont faites. La bonne humeur vous porte tout au long du weekend, jusqu’au dimanche après-midi, où elle commence à baisser, avant d’atteindre son niveau le plus bas le lundi matin. Du mardi au jeudi, votre humeur est relativement constante, du moins statistiquement. C’est ce que souligne une étude de l’université norvégienne de sciences et de technologie. L’équipe de recherche a analysé l’humeur d’internautes à partir de leurs publications dans les médias sociaux et a tiré la conclusion suivante : « Nous sommes particulièrement aimables avec nous-mêmes à partir du jeudi après-midi, et particulièrement désagréables à partir du dimanche après-midi ».
Même si vous vous reconnaissez dans les paragraphes précédents, ce n’est pas forcément un signe que vous devez démissionner. En général, avec une attitude professionnelle positive et une bonne organisation de la semaine et du weekend, vous pouvez déjà améliorer beaucoup de choses. La psychologue du travail affirme que personne ne devrait s’infliger un travail qui ne procure pas de plaisir. Mais si vous vous portez bien du lundi au samedi, le blues du dimanche soir provient sûrement de l’impression de ne pas avoir assez profité de votre weekend.
Mais le blues du dimanche soir peut être le symptôme d’une faible joie de vivre ou de l’insatisfaction au travail. Vous n’éprouvez que peu de joie pendant la semaine et avez l’impression que votre épanouissement personnel serait meilleur dans un autre environnement de travail ? « Dans ce cas, des séances de coaching peuvent aider à déterminer si vous devez changer quelque chose dans votre attitude ou dans votre environnement de travail. »
Avant de changer quoi que ce soit à votre situation professionnelle, commencez par une petite introspection : quels rituels vous aident à intégrer la joie dans votre travail quotidien et comment pouvez-vous organiser votre semaine pour passer plus de bons moments ?
Voici cinq conseils de la psychologue Christine Hoffmann pour vous aider à surmonter le blues du dimanche soir.
« Accepter ses sentiments et ne pas oublier de s’aimer soi-même est la première étape pour réussir à gérer le blues du dimanche », conseille Mme Hoffmann. Si vous ne vous acceptez pas vous-même, le blues ne fera qu’empirer. Demandez-vous ce qui vous ferait plaisir et vous faire du bien et comment prendre soin de vous-même. « Accepter les sentiments désagréables est la première étape pour passer à autre chose. »
Si vous savez ce qui assombrit votre humeur et d’où vient ce sentiment d’accablement le dimanche après-midi, vous pourrez mieux le gérer, dit la psychologue. « Je conseille aux personnes concernées d’écrire ce qu’elles ressentent. À partir du moment où nous mettons des mots sur les problèmes, nous pouvons trouver des solutions pour les résoudre ». Ainsi, si toutes les tentatives de relaxation du dimanche après-midi échouent, vous pouvez établir une liste des choses à faire pour la semaine à venir et prioriser ce qui est vraiment important. « Le fait de noter rend la semaine plus claire et plus facile à gérer. Vous pourrez mieux voir quels rendez-vous sont peu importants et peuvent être décalés. »
Changer de décor et faire de l’exercice à l’air libre peut faire des merveilles en cas de blues. Un taux élevé en cortisol, l’hormone du stress, peut être combattu par trois choses simples : bouger, respirer profondément et boire de l’eau. Quand vous allez marcher, vous faites tout cela automatiquement. » L’exercice physique permet de prendre du recul par rapport aux problèmes de la vie quotidienne et de pratiquer une activité épanouissante, même le dimanche. En se donnant rendez-vous avec ses connaissances pour courir ou se promener ensemble dimanche après-midi, « on bouge et on peut raconter ce que l’on a vécu de beau et ce que l’on attend avec impatience la semaine prochaine ».
Afin d’atténuer la séparation entre la semaine de travail et le weekend de détente, il est utile d’organiser la semaine de manière plus équilibrée. « Vous pouvez, par exemple, planifier consciemment des moments pendant la semaine qui vous font plaisir », conseille Christine Hoffmann. Un dîner avec des proches en début ou en milieu de semaine peut déjà faire une grande différence.
Avec des moments conviviaux en semaine, vous transitionnez de façon plus équilibrée une fois le weekend fini. Avec une appréhension plus positive. Et le plus important est que « vous vous sortez de la logique polarisante selon laquelle les activités particulières ne sont réservées qu’au weekend. Cette technique pour améliorer votre blues fonctionne à tous les coups ».
Mettre fin au blues du dimanche, ça commence le dimanche. Si votre travail vous apporte généralement assez de satisfaction, le problème ne vient probablement pas du lundi fatal, mais de la manière dont vous organisez votre dimanche. Remplissez-le de nouvelles choses qui sont agréables et vous font du bien. L’experte conseille de programmer ces activités aux moments précis de la journée où le sentiment de blues est le plus fort. « Tout le monde peut transformer son dimanche pour qu'il devienne le meilleur jour de la semaine. »
Photo d’en-tête : ShutterstockJ'aime les formulations fleuries et le langage symbolique. Les métaphores bien tournées sont ma kryptonite, même si parfois, il vaut mieux aller droit au but. Tous mes textes sont rédigés par mes chats : ce n'est pas une métaphore, mais je crois à « l'humanisation de l'animal de compagnie ». En dehors du bureau, j'aime faire des randonnées, jouer de la musique autour d'un feu de camp ou faire du sport, voir parfois même aller à une fête.