Le Samsung Odyssey OLED G8 à l’essai : belle image, logiciel pénible
Test de produit

Le Samsung Odyssey OLED G8 à l’essai : belle image, logiciel pénible

La gamme d’OLED 4K ne cesse de s’agrandir. Samsung tente donc de se démarquer de la concurrence avec un revêtement mat et un système d’exploitation intelligent, mais c’est un échec.

La dalle QD OLED 3e génération de Samsung se retrouve dans les moniteurs de divers fabricants. J’ai déjà testé les modèles d’Alienware et d’Asus que j’ai trouvés très bien. Puisque le Sud-Coréen sort son propre écran, il est temps d’établir un comparatif direct !

  • En coulisse

    Le grand aperçu des moniteurs 2024

    par Samuel Buchmann

Deux fonctionnalités distinguent le Samsung Odyssey OLED G8 de la concurrence. Déjà, il est mat et ce revêtement doit restreindre au strict minimum les reflets. Deuxièmement, l’OLED G8 dispose d’un système d’exploitation Smart TV qui permet d’utiliser des applis comme Netflix sans source externe. En termes de prix, Samsung est proche de l’Alienware AW3225QF. Voici un résumé des caractéristiques principales :

  • Format : 31,5 pouces, 16:9, revêtement mat
  • Résolution : 3840 × 2160 pixels, densité de pixels de 140 ppi
  • Luminosité : 250 cd/m² (SDR), 1000 cd/m² en pointe (HDR)
  • Fréquence d’image : 240 hertz
  • Temps de réponse : gris à gris de 0,03 ms
  • Couverture de l’espace colorimétrique : 100 % sRGB, 99 % DCI-P3
  • Transmission du signal : HDMI 2.1, DisplayPort 1.4 (DSC)
  • Adaptive Sync : AMD FreeSync Premium Pro

Remarque : j’ai reçu un modèle en préproduction de la part de Samsung pour ce test. Le produit final pourrait être amélioré, notamment au niveau du firmware. Je le mentionne aux points concernés.

Design élégant bien que légèrement instable

Samsung conserve le design de ses anciens modèles OLED. Pour un moniteur gaming, l’OLED G8 est sobre, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les bords de l’écran sont fins, le pied plat est en vrai métal et l’arrière est recouvert d’un plastique argenté mat. Cela donne un ensemble assez élégant. J’ai toujours trouvé que les fausses surfaces métalliques faisaient cheap.

Pour un moniteur gaming, l’Odyssey OLED G8 est plutôt élégant, mais il manque de stabilité.
Pour un moniteur gaming, l’Odyssey OLED G8 est plutôt élégant, mais il manque de stabilité.
Source : Samuel Buchmann

L’instabilité du bras va d’ailleurs dans ce sens : si je me cogne contre le bureau, le moniteur oscille beaucoup plus longtemps que l’Asus PG32UCDM. La qualité médiocre des matériaux et de la finition est une faiblesse récurrente des écrans Samsung que je constate à chaque test. Pour un produit phare comme l’OLED G8, cela ne correspond pas du tout aux attentes du segment haut de gamme.

Au niveau des connexions, Samsung ne fait pas non plus beaucoup d’efforts et se contente de deux HDMI 2.1 et d’un DisplayPort 1.4. Le fabricant a sans doute renoncé au DisplayPort 2.1 pour des raisons budgétaires. On pourrait aussi arguer que l’onéreuse télécommande est superflue pour un 4K 240 hertz. Je reviens sur ce sujet dans l’encadré.

On trouve aussi un hub avec tout juste deux ports USB-A pour périphériques, ce qui pose question : qui va tirer un câble supplémentaire du PC à l’écran exprès ? D’autant plus que le signal entrant (upstream) n’arrive ici que par le biais d’un port USB-B obsolète. Je cherche en vain l’USB-C qui pourrait également transmettre le signal d’image.

Le moniteur est aussi élégant vu de derrière. Le rond lumineux peut s’éteindre.
Le moniteur est aussi élégant vu de derrière. Le rond lumineux peut s’éteindre.
Source : Samuel Buchmann

Petit commentaire en passant : Samsung, vos noms sèment vraiment la confusion. L’Odyssey OLED G8 porte exactement le même nom que l’ancien 34 pouces, alors que celui-ci n’est pas le prédécesseur direct et ne quitte même pas la gamme ! Le problème est encore plus flagrant dans la gamme G9 où deux moniteurs complètement différents ont été baptisés à l’identique. Seule la dénomination technique du modèle diffère (G85SB par exemple), mais même le fabricant n’utilise pas ce nom dans ses propres contenus marketing. Rien ne va...

Qualité d’image : peut mieux faire

Le paragraphe qui suit entre dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version abrégée avant d’aller au chapitre « Gaming ».

Voici les principaux constats en résumé :

  • Luminosité : un maximum de 250 cd/m² en mode SDR est typique d’un QD OLED et suffit dans la plupart des situations. La luminosité reste constante, en plein écran comme dans une petite fenêtre de test.
  • Contraste : le contraste est excellent, les niveaux de noir sont caractéristiques de l’OLED et parfaits avec une faible lumière ambiante.
  • Couleurs : l’Odyssey OLED G8 couvre extrêmement bien les espaces chromatiques SDR et HDR. Les couleurs pourraient être un peu plus fidèles.
  • HDR : la luminosité de pointe des contenus HDR est bonne, mais chute rapidement pour les hautes lumières. La fidélité moyenne des couleurs est correcte, certaines couleurs présentent des écarts à la hausse.
  • Reflets : l’Odyssey OLED G8 est le seul QD OLED 4K à posséder un revêtement mat. Celui-ci atténue bien les reflets localisés, mais l’image est moins éclatante.
L’image de l’Odyssey OLED G8 est globalement excellente, la dalle serait toutefois capable de bien plus.
L’image de l’Odyssey OLED G8 est globalement excellente, la dalle serait toutefois capable de bien plus.
Source : Samuel Buchmann

Luminosité et contraste : avantages et inconvénients du revêtement mat

Le moniteur Samsung a la même luminosité en plein écran que tous les appareils possédant cette dalle, soit tout juste 250 cd/m². J’aimerais bien une luminosité supérieure lorsque les rayons directs du soleil rentrent dans la pièce, mais sinon ça suffit.

Contrairement à l’Asus PG32UCDM, le Samsung Odyssey OLED G8 ne propose pas de luminosité SDR dynamique. Le blanc n’atteindra au maximum que 250 cd/m², dans une fenêtre à 2 % comme à 100 %. Pendant le travail, cela me convient, je n’ai pas envie de subir des variations.

Mais pour jouer dans une pièce lumineuse, cela nuit à l’Odyssey OLED G8 par rapport aux concurrents Asus. Dans la plupart des scènes de jeu, l’APL (Average Picture Level) se situe en dessous de 100 %. Le PG32UCDM est plus lumineux que le modèle de Samsung. Plus les valeurs sont élevées, plus le risque de burn-in est fort, mais cela ne devrait pas poser problème pour les jeux avec des images en mouvement.

La dalle de mon exemplaire de test offre une luminosité homogène : le delta E maximal entre le centre et les bords de l’écran est de 0,8.

La luminosité HDR ne révèle aucune surprise. Le PG32UCDM n’atteint pas tout à fait les 1000 cd/m² promis dans une fenêtre 2 %, mais plutôt 949 cd/m². Il faut pour ce faire régler la « Peak Brightness » sur « High » dans le menu. Samsung limite la luminosité par défaut à environ 450 cd/m². Dans une fenêtre à 10 %, il est impossible de faire beaucoup mieux, même avec la Peak Brightness activée.

Dans la pratique, les contenus HDR ne sont donc pas aussi beaux que sur les dalles WOLED qui s’avèrent plus lumineuses dans des fenêtres de test de cette taille. Le graphique ci-dessous affiche par exemple la courbe de l’Asus PG34WCDM.

Dans un environnement lumineux, les moniteurs WOLED sont aussi supérieurs en ce qui concerne les niveaux de noir : la dalle QD OLED de l’Odyssey OLED G8 n’a pas de filtre polarisant. Le noir paraît ainsi un peu délavé avec une teinte violette dans des pièces lumineuses. La différence ne se voit réellement qu’en comparaison directe.

Contrairement aux QD OLED cousins d’Asus et d’Alienware, le moniteur de Samsung arbore un revêtement mat. Je ne suis pas certain que ça me plaise vraiment. Cela évite certes des reflets localisés, mais ce n’est pas forcément un atout. La lumière étant diffusée sur une plus grande surface, le contraste s’en trouve réduit partout. Un écran brillant apparaît lui plus éclatant et plus net.

Les reflets sur le Samsung Odyssey OLED G8 (à gauche) et l’Asus ROG Swift PG32UCDM (à droite). Un écran mat réfléchit les sources de lumière de manière diffuse. Ce n’est pas nécessairement avantageux : on les décèle moins précisément, mais elles affectent une plus grosse proportion de l’écran.
Les reflets sur le Samsung Odyssey OLED G8 (à gauche) et l’Asus ROG Swift PG32UCDM (à droite). Un écran mat réfléchit les sources de lumière de manière diffuse. Ce n’est pas nécessairement avantageux : on les décèle moins précisément, mais elles affectent une plus grosse proportion de l’écran.
Source : Samuel Buchmann

Couleurs et tons de gris : calibrage conseillé

Les mesures des couleurs et des niveaux de gris doivent répondre aux trois questions suivantes :

  1. Gamma et balance des blancs : quelle est la précision des niveaux de gris neutres affichés par le moniteur ?
  2. Couverture de l’espace colorimétrique : combien de couleurs le moniteur peut-il afficher ?
  3. Précision des couleurs : quelle est la précision du rendu des couleurs du moniteur ?

L’Odyssey OLED G8 montre ses premières faiblesses avec les tons de gris. D’un côté, les tons de gris clairs sont beaucoup trop clairs, ce qui entraîne une perte de détails dans les hautes lumières. De l’autre, le moniteur est trop froid et trop vert, comme vous le constaterez dans le graphique suivant. Le delta E maximal de 6 correspond à un écart visible pour les non-experts, du moins lors d’une comparaison avec un moniteur mieux calibré.

Mesure de l’échelle de gris dans les paramètres par défaut : 48 de luminosité, 50 de contraste, espace colorimétrique natif.
Mesure de l’échelle de gris dans les paramètres par défaut : 48 de luminosité, 50 de contraste, espace colorimétrique natif.

Les mesures présentées ici sont celles du mode d’image « Graphiques » avec les paramètres par défaut. Les autres montrent des erreurs encore plus importantes. En mode gaming, vous pourrez choisir entre six genres différents. Tous donnent une image trop bleue, trop saturée et trop riche en contrastes, de sorte que des détails disparaissent. La personne responsable de ces préréglages chez Samsung aime de toute évidence les images aux couleurs dénaturées.

Avec quelques efforts, la balance des blancs se corrige tout de même manuellement. Les réglages experts renferment une balance des blancs de 2 points et une de 20 points, la première suffit dans la plupart des cas. Je peux ajuster la balance des couleurs dans les zones sombres à l’aide des valeurs « Offset » et celle dans les zones claires à l’aide des « Gain ».

L’Odyssey OLED G8 couvre extrêmement bien les espaces colorimétriques usuels SDR :

  • sRGB : 136 % (relatif) / 100 % (absolu) (bon = 100 %), espace colorimétrique standard pour les contenus numériques. La plupart des images SDR et des vidéos sont adaptées pour le sRVB.
  • AdobeRVB : 97,8 % (bon = >90 %), espace colorimétrique important pour le traitement d’images destinées à l’impression.

L’excellente couverture AdobeRGB de la dalle QD OLED ne cesse de m’épater. Elle s’élève à quasiment 98 % sur le moniteur Samsung, ce qui permet d’évaluer sans souci des photos destinées à une impression Fine Art. Il faut de toute façon calibrer le Samsung Odyssey OLED G8, les couleurs par défaut sont trop loin de la réalité, tant en sRGB (delta E max. de 7,8) qu’en AdobeRGB (delta E max de 5,9).

Couverture sRGB et précision des paramètres par défaut : 48 de luminosité, 50 de contraste, espace colorimétrique natif.
Couverture sRGB et précision des paramètres par défaut : 48 de luminosité, 50 de contraste, espace colorimétrique natif.

Contrairement à ses concurrents, Samsung ne propose pas de mode d’image spécifique aux contenus sRGB. Je peux alterner entre les espaces chromatiques « Natif », « Normal » et « Custom », mais cela ne semble pas changer grand-chose. C’est peut-être quelque chose qui sera résolu sur le firmware définitif. Les noms ne m’éclairent en tout cas pas du tout, à quoi peut bien correspondre le « normal » ?

HDR : correct, mais pourrait faire encore mieux

Les contenus HDR sont globalement beaux sur l’Odyssey OLED G8. La fidélité est légèrement inférieure à celle des modèles d’Alienware et d’Asus. La luminosité baisse plus rapidement pour les trois dans les fenêtres de test agrandies que sur les appareils équipés de dalles WOLED. La différence est particulièrement frappante avec un APL de 10 %, ce qui est souvent le cas dans les scènes réelles.

Les tons de gris respectent à peu près les valeurs théoriques. Les ombres sont légèrement renforcées, ce qui évite de perdre des détails. La température de couleur est un peu trop élevée, comme pour le mode SDR.

La mesure des tons de gris avec une Peak Brightness « High » dans une fenêtre de test de 2 %.
La mesure des tons de gris avec une Peak Brightness « High » dans une fenêtre de test de 2 %.

Pour la couverture des espaces colorimétriques HDR, je mesure les données suivantes :

  • DCI-P3 : 99,2 % (bon = >90 %), c’est-à-dire l’espace colorimétrique standard pour les contenus HDR, par exemple en HDR10 ou Dolby Vision.
  • BT.2020 : 79,2 % (bon = >90 %), un espace colorimétrique encore plus grand considéré comme l’avenir. Les contenus actuels en ont rarement besoin.

Comme ses compères Asus et Alienware, le moniteur Samsung couvre superbement le principal espace colorimétrique P3, alors que le BT.2020 n’en couvre que 79 %. Hélas, cela n’a quasiment pas d’importance dans la pratique, puisque la plupart des contenus sont aujourd’hui calibrés pour le DCI-P3.

On note par ailleurs de gros écarts en matière de fidélité des couleurs. Le delta E moyen de 4,1 est correct, mais l’écart maximal de 10,1 se traduit par des écarts de couleur marqués. Ces valeurs sont relativement mauvaises pour un moniteur QD OLED. Vous ne vous en apercevrez pas vraiment dans les jeux, car la précision y est moins importante que pour les films et les photos.

Fidélité des couleurs HDR sans erreurs de luminance.
Fidélité des couleurs HDR sans erreurs de luminance.

Le Samsung Odyssey OLED G8 prend en charge la norme HDR HDR10. Comme pour ses TV, Samsung renonce au DolbyVision au profit de sa norme maison HDR10+ pour laquelle il existe néanmoins beaucoup moins de contenu que pour DolbyVision.

Jeux vidéo : la concurrence est rude

L’Odyssey OLED G8 brille dans son habitat naturel, les jeux vidéo y sont magnifiques. La densité de pixels élevée, les niveaux de noir parfaits et les temps de réponse extrêmement courts résultent en une qualité d’image impressionnante.

Screenshots retouchés d’objets en mouvement avec un temps de pose de 1/50 seconde.
Screenshots retouchés d’objets en mouvement avec un temps de pose de 1/50 seconde.
Source : Source : Samuel Buchmann

Au risque de me répéter, les OLED 4K en 32 pouces constituent un combo idéal. La résolution nécessite beaucoup de puissance graphique, mais cela reste tout à fait possible pour un PC performant. Grâce aux technologies de mise à l’échelle, vous pouvez aussi bénéficier d’un taux de rafraîchissement de 240 Hz dans les jeux actuels. Le format d’image a une taille agréable sans atteindre les dimensions absurdes du Samsung Odyssey Neo G9 par exemple.

Les jeux de tir à la première personne aux exigences graphiques modérées comme « Halo Infinite » atteignent aussi un maximum de 240 FPS en 4K sur un bon PC.
Les jeux de tir à la première personne aux exigences graphiques modérées comme « Halo Infinite » atteignent aussi un maximum de 240 FPS en 4K sur un bon PC.
Source : Samuel Buchmann

Le plus gros problème du Samsung Odyssey OLED G8 est finalement ses concurrents qui embarquent la même dalle. L’Asus PG32UCDM convient mieux aux espaces lumineux grâce à l’option de luminosité dynamique du mode SDR. Le revêtement mat du Samsung Odyssey OLED G8 ne compense pas ce point. Dans les pièces sombres, un écran mat est d’ailleurs plutôt un inconvénient ; le PG32UCDM s’en tire mieux là encore, même s’il coûte plus cher.

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Avec son revêtement brillant, l’Alienware AW3225QF paraît lui aussi plus éclatant. Son incurvation est une question de goût. Vu son prix inférieur, il surpasse de toute façon l’Odyssey OLED G8 en rapport qualité-prix.

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Bureautique : surchauffe moins que ce que je craignais

Pour travailler, l’Odyssey OLED G8 convient tout autant que les autres OLED 4K, c’est-à-dire très bien. La densité de pixels de 140 pixels par pouce (ppi) est assez élevée pour que le texte soit net. Il n’y a pas d’Auto Static Brightness Limiter qui réduit la luminosité de l’image pour les contenus statiques. La taille suffit pour afficher deux fenêtres côte à côte, même si j’apprécierais parfois une largeur supérieure.

Configuration bureautique avec le Samsung Odyssey OLED G8 et un MacBook en écran secondaire.
Configuration bureautique avec le Samsung Odyssey OLED G8 et un MacBook en écran secondaire.
Source : Samuel Buchmann

Seul le risque de burn-in reste un facteur imprévisible, comme pour tous les moniteurs OLED. Plus la dalle chauffe, plus les pixels s’usent à un rythme différent. L’Alienware AW3225QF évacue activement la chaleur grâce à un ventilateur. Le fabricant de l’Asus PG32UCDM a choisi de la transférer à un dissipateur thermique passif par le biais d’une feuille de graphène. Nettement plus fin, le moniteur de Samsung ne dispose à première vue pas d’un système de refroidissement sophistiqué.

Je pose l’Odyssey OLED G8 à côté de l’Asus PG32UCDM et laisse les deux moniteurs chauffer pendant une demi-heure à 250 cd/m² avec un écran complètement blanc avant de prendre des photos avec une caméra thermique. Mon intuition se confirme en voyant le dos des moniteurs : l’Asus évacue la chaleur par le dissipateur thermique en haut. En revanche, aucun air chaud ne sort de la fente d’aération de l’Odyssey OLED G8. Le point le plus chaud se situe au milieu, à l’endroit où le bras s’attache au moniteur.

La « Custom Heatsink » de l’Asus PG32UCDM (à gauche) évacue théoriquement mieux la chaleur que le dos du Samsung Odyssey OLED G8 (à droite).
La « Custom Heatsink » de l’Asus PG32UCDM (à gauche) évacue théoriquement mieux la chaleur que le dos du Samsung Odyssey OLED G8 (à droite).
Source : Samuel Buchmann

Étonnamment, le moniteur de Samsung reste plus frais côté écran. La température s’élève à tout juste 50 °C, soit cinq degrés de moins que sur l’Asus PG32UCDM. La raison présumée : l’Odyssey OLED G8 consomme 115 watts et le PG32UCDM 125 watts pour exactement la même luminosité. Pourquoi ? Pas la moindre idée. Quoi qu’il en soit, je suppose que le risque de burn-in s’en trouve un peu moins élevé chez Samsung.

L’écran de l’Odyssey OLED G8 (à gauche) dégage moins de chaleur que celui du PG32UCDM (à droite).
L’écran de l’Odyssey OLED G8 (à gauche) dégage moins de chaleur que celui du PG32UCDM (à droite).
Source : Samuel Buchmann

Samsung offre en outre une garantie burn-in de trois ans pour ses moniteurs QD OLED : en cas de problème, la dalle sera remplacée. Le Sud-Coréen se met ainsi au diapason des autres fabricants.

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Utilisation : à deux doigts du craquage nerveux

Jusqu’à ce point du test, l’Odyssey OLED G8 ressemblait aux autres moniteurs équipés de la même dalle. Samsung essaie de se démarquer des autres avec son système d’exploitation. Comme les précédents moniteurs Odyssey, le G8 se rêve en fait en télévision. De fait, il utilise le système d’exploitation Smart TV Tizen OS. Celui-ci doit permettre d’utiliser des applications comme YouTube ou Xbox Cloud Gaming sans raccorder d’ordinateur.

Je déteste Tizen.

L’OS Smart TV est peut-être bien pour les téléviseurs, mais sur les moniteurs, il est peu convivial en plus d’être trop chargé. Pourquoi est-ce que Samsung cherche à imposer ce bloatware ? Je n’ai jamais rencontré un seul gamer qui s’achète un 32 pouces à plus de 1000 francs suisses pour regarder Netflix dessus avec le son qui sort des haut-parleurs internes en ferraille ! Un système audio externe peut tout au mieux se raccorder en Bluetooth ou en HDMI ARC.

Tizen est certes agréable à regarder, mais ses réglages d’image sont éparpillés dans divers menus. Les intitulés sont parfois carrément énigmatiques : « Warm 1 » désigne vraisemblablement une température de couleur de 6500 kelvins, mais je n’en mettrai pas ma main au feu.
Tizen est certes agréable à regarder, mais ses réglages d’image sont éparpillés dans divers menus. Les intitulés sont parfois carrément énigmatiques : « Warm 1 » désigne vraisemblablement une température de couleur de 6500 kelvins, mais je n’en mettrai pas ma main au feu.
Source : Samuel Buchmann

D’aucuns diront que les fonctionnalités supplémentaires sont un avantage. Je ne suis pas du même avis. L’OS TV implique forcément un tas absurde de menus, de réglages et de modes d’image. Voici quelques exemples :

  • La commande avec la croix multidirectionnelle au dos du moniteur est laborieuse. Les points de pression sont mal pensés et je dois appuyer trois secondes sur la touche OK pour fermer un menu. La télécommande est un peu mieux, mais cela fait un appareil inutile de plus sur mon bureau.
  • Le signal entrant ne passe pas automatiquement en signal actif. Même en éteignant tous les autres appareils connectés, le moniteur se met en veille au bout de 60 secondes. Je dois à chaque fois sélectionner la bonne entrée dès que j’alterne entre ordinateur portable et PC.
  • Il y a trois jeux de modes d’image différents, selon que j’ai défini l’entrée comme « PC » ou autre chose, et si j’active en plus le mode « Game ». Un vrai bazar ! Tous les calibrages sont par ailleurs inutilisables, sauf « Graphic » (cf. paragraphe « Qualité d’image »).
  • Le mode Game possède trois réglages : On, Off et Auto. En mode Off, je peux utiliser le moniteur à 120 Hz maximum. Sur On, le mode d’image Game m’est imposé. Et sur Auto, j’obtiens sur Windows 240 Hz avec les options de réglage normales. L’option Auto n’est pas disponible sur MacOS.
  • Si je suis sur l’écran d’accueil de l’interface Smart TV, je ne peux pas m’en échapper grâce à la touche Retour. Il me faut de nouveau chercher le bon appareil dans « Dispositifs connectés ».

Comme mentionné plus haut, mes jérémiades concernent un modèle en préproduction. Samsung peut donc encore améliorer le firmware de son moniteur. Difficile de dire s’il y aura beaucoup de changements, Tizen OS reste après tout Tizen OS.

Bilan

Bien, mais moins bien que la concurrence

S’il n’y avait que lui, je serais totalement emballé par le Samsung Odyssey OLED G8. Avec les bons réglages, la qualité de l’image est super, surtout pour les jeux. Les mouvements rapides restent clairs grâce aux 240 Hz, la densité de pixels élevée assure une image nette et le niveau de noir est parfait. La bureautique est tout aussi agréable sur ce grand écran.

Hélas, Samsung n’est pas le seul fabricant à proposer un OLED 4K. L’Alienware AW3225QF est aussi beau et moins cher. À l’autre extrémité de la fourchette de prix, l’onéreux Asus PG32UCDM offre davantage de fonctions, plus de luminosité et un meilleur calibrage. L’Odyssey OLED G8 est certes le seul à présenter un revêtement mat, mais ce n’est pas forcément un atout.

Ses deux concurrents s’avèrent beaucoup plus simples d’utilisation, Samsung ayant imposé à son Odyssey OLED G8 un OS Smart TV. Celui-ci permet d’utiliser le moniteur comme une télé pour regarder par exemple Netflix sans connecter d’ordinateur. À mon sens, pour un écran de cette taille, ce concept n’a aucun sens : le moniteur ne s’en trouve que plus cher et inutilement compliqué.

Côté points forts, notons le design épuré du Samsung Odyssey OLED G8 et une dalle qui demeure un peu plus fraîche que celle du Asus PG32UCDM. En bref, c’est le moins bon OLED 4K que j’ai testé jusqu’à présent.

Pro

  • niveaux de noir OLED, bonne luminosité
  • densité de pixels élevée
  • très bonne couverture de l’espace colorimétrique
  • presque aucun flou de mouvement
  • bonne netteté du texte
  • revêtement mat, avantageux dans certaines situations

Contre

  • risque de burn-in lors de contenus statiques
  • noir moins intense que le WOLED dans les pièces lumineuses
  • le revêtement mat réduit le contraste subjectif
  • manipulation complexe
  • calibrage par défaut moyen
  • Moins bien pensé que la concurrence d'Asus
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Photo d’en-tête : Samuel Buchmann

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Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse. 


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